mardi 15 septembre 2009

préparation du Lulu dans "l'instinct de la mort" et contes de Henri Gougaud


Moçaïlama était prophète. Il parlait fort. On l’écoutait. Il avait une rivale, Chedja, prophétesse notoire, estimée des mendiants du souk. Elle aussi guérissait les chauves, et les coliques des enfants. Elle dit un soir à ses disciples :
- Dreux prophètes, c’est un de trop. Ou c’est votre Chedja que le Très-Haut inspire, ou c’est Moçaïlama. En route, je veux l’affronter.
Moçaïlama apprit bientôt que Chedja et ses miséreux cheminaient vers son campement. il s’en effraya grandement. Un vieux lui dit :
- Point de souci. Emplis ta tente de parfums. Répands dans l’air le musc, la rose, le jasmin. Allume ça et là quelques grains d’aloès. Enfin, quand leur fumée embrumera les lampes, fais amener Chedja. Ces multiples senteurs étonneront ses sens. Alors tu poseras ta bouche sur la sienne et ton corps lui dira où est le juste Dieu.
Chedja parvint au campement à l’heure où la lune paraît. Moçaïlama lui prit la main et la fit entrer sous sa tente. Ses narines aussitôt frémirent. Elle sourit, gémit, tendrement.
- Ô femelle aux longs cils ! murmura son rival.
Au matin, quand ils reparurent, Chedja dit aux gens rassemblés :
- Notre débat fut long, sincère et profitable. Allah nous a reçus tous deux au paradis.
On servit le thé à la menthe et l’on accorda les violons. Un parfum vaut mille paroles. La musique est la voix de Dieu.
(Henri Gougaud, L’Almanach

si vous voulez comme moi avoir le bonheur de recevoir les phrase du Conteurs auteurs henri Gougaud

allez sur son site et tapez ensuite le blog et vous pouvez vous inscrire

vous pourrez aussi réagir aux phrases qui sera publié le lendemain


c'est agréable de commencer la journée avec des belles pensées


voyez ce matin je l'ai commencé avec


Quand je sus que l’amour était inestimable
sans que pourtant j’eusse de l’emprise sur lui
jusqu’au terme de ma vie
je m’épris à jamais de l’amour de l’amour.
(Ibn’ Arabi)


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire