vendredi 21 mai 2010

conte du vendredi : Volé Trouvé des frères Grimm




évidemment un peu énorme pour représenter deux enfants
la valeur de ses deux animaux réunis c'est la force de leur amour
bon week-end

Volé trouvé
Il était une fois un garde-forestier qui était parti à la chasse, il entendit des cris qui ressemblaient à ceux d’un no uveau-né. Il regarda autour de lui, dans la forêt et, s’approchant d’un grand arbre, il aperçut à la cime un tout petit enfant. En fait, sa mère s’était endormie au pied d’ un arbre avec l’enfant dans ses bras quand un rapace qui l’avait vu, plongea sur lui et l’emporta dans son vol avant de le déposer au sommet de cet arbre. Le garde-forestier grimpa tout en haut pour prendre l’enfant. Il se dit alors :
— Tu vas emmener ce nourrisson avec toi et l’élever avec ta petite Linette.
[ 1 ] Il emporta le tout-petit chez lui et les deux enfants grandirent ensemble. L’enfant qui avait été trouvé au sommet d’un arbre, parce qu’un rapace l’avait volé, fut appelé Vo lé-Trouvé. Le petit Volé-Trouvé et la petite Linette s’aimaient tellement que jamais ils ne se quittaient. À tel point que, lorsque l’un ne voyait plus l’autre, il en était tout triste.
[ 2 ] La vieille cuisinière qui aidait le garde-forestier à tenir la maisonnée partit un soir avec un seau dans chaque main pour puiser de l’eau au puits. Mais elle fit plusieurs voyages et à chaque fois elle ramenait deux seaux remplis d’eau. Linette qui n’avait cessé de l’observer lui demanda alors :
— Dis Mamé Suzanne, pourquoi tu portes toute cette eau à la maison ?
— Je veux bien te le dire mais d’abord, il faut que tu me promettes de n’en jamais parler à personne.
[ 3 ] La petite Linette promit qu’elle ne le répéterait pas. La vieille cuisinière lui dit alors à voix basse :
— Dès l’aube, quand ton père sera parti pour la chasse, je ferai bouillir toute cette eau et, lorsqu’elle sera brûlante j’y plongerai Volé-Trouvé pour le faire cuire !
Avant même les première lueurs du jour, le garde-forestier partit dans la forêt. Dès qu’il se fut éloigné, Linette aux aguets se leva et s’approcha de Volé-Trouvé encore endormi. Elle lui chuchota à l’oreille :
[ ~ ] — Si tu ne me quittes pas, je ne te quitte pas non plus !
— Ni maintenant ni jamais, répondit aussitôt Volé-Trouvé.
[ 4 ] — Alors, écoute-moi bien, lui dit Linette. Hier, Mamé Suzanne a ramené à la maison des seaux et des seaux d’eau. Lorsque je lui ai demandé ce qu’ elle voulait en faire elle m’a dit de promettre de ne rien raconter à personne. Et je lui en ai fait promesse. Elle m’a dit que de très bonne heure quand notre père serait parti à la chasse, elle mettrait l’eau à chauffer dans une grande marmite et lorsque l’eau serait brûlante elle t’y plongerait dedans pour te faire cuire. Habillons-nous vite et partons loin d’ici tous les deux.
Les deux enfants se préparèrent à la hâte et sortirent sans perdre de temps. Lorsque la vieille Suzanne vit que l’eau commençait à frémir dans la grande marmite, elle se rendit dans la chambre des enfants pour prendre Volé-Trouvé. Mais, quand elle s’approcha du lit, elle découvrit qu’ils s’ étaient enfuis tous les deux. Alors, elle commença à trembler :
— Que vais-je faire maintenant ! Si le forestier rentre et qu’il ne voit pas les enfants… Il faut se mettre à leur recherche tout de suite sinon ce sera trop tard.
La vieille cuisinière ordonna à trois valets de courir à leur poursuite et de les ramener à la maison.
[ 5 ] Pendant ce temps, les deux enfants qui s’étaient assis à la lisière de la forêt, entendirent au loin les trois valets qui arrivaient vers eux au pas de course. Linette dit soudain à Volé-Trouvé :
— Si tu ne me quittes pas, je ne te quitte pas non plus !
— Ni maintenant ni jamais ! s’exclama Volé-Trouvé.
[ 6 ] — Alors change-toi vite en petit rosier, lui dit-elle, et je serai la petite rose dessus.
Et, lorsque les trois valets s’approchèrent de la forêt, ils ne virent qu’un rosier sauvage et une petite rose blanche tout en haut.
Mais, pas la moindre trace des enfants. Ils décidèrent alors de rentrer à la maison pour expliquer à la vieille Suzanne que les enfants n’étaient visibles nulle part.
— Nous n’avons vu qu’un rosier sauvage et une petite rose blanche, déclarèrent-ils.
[ 7 ] — Mais bande de crétins, hurla-t-elle, il fallait casser en deux le rosier et me rapporter la rose blanche. Repartez tout de suite ! Faites ce que je vous dis.
Pour la seconde fois, les trois valets reprirent le chemin de la forêt mais les enfants les entendirent de loin.
— Volé-Trouvé, si tu ne me quittes pas, je ne te quitte pas non plus, s’écria Linette.
— Ni maintenant ni jamais, lui répondit-il.
— Alors, deviens vite une petite chapelle et j’en serai la couronne.
Lorsque les trois valets s’approchèrent, ils regardèrent tout autour et ne virent qu’une chapelle avec sa couronne.< /span>
— Qu’il y a-t-il à faire ici ! Rentrons à la maison.
De retour, la vieille Suzanne les attendait sur le pas de la porte et les interrogea sans perdre de temps.
— Non, nous n’avons rien vu, sinon une chapelle et sa couronne. Les enfants restent introuvables !
[ 8 ] — Mais tristes crétins, sinistres imbéciles ! Il fallait démolir la chapelle et ramener la couronne, hurla la vieille cuisinière. J’irai moi-même, et tout de suite !
[ 9 ] — Vite, deviens un étang et je serai le canard qui nage sur l’eau.
[ 10 ] Malgré ses vieilles jambes fatiguées, la cuisinière s’en alla à pas rapides, suivie de ses trois valets pour retrouver les deux enfants. Ils étaient encore loin, pourtant Linette ne s’y trompa pas et regardant Volé-Trouvé, elle lui dit :
— Volé-Trouvé, si tu ne me quittes pas, je ne te quittes pas non plus !
— Ni maintenant ni jamais, répondit-il.
[ 9 ] — Vite, deviens un étang et je serai le canard qui nage sur l’eau.
[ 11 ] Quand la vieille aperçut l’étang, elle s’agenouilla tout de suite pour boire toute l’eau. Mais, le canard se précipita en hâte vers elle et de son bec la saisit par la tête pour la faire basculer dans l’eau. Et la vieille sorcière se noya.
[ 12 ] Volé-Trouvé et Linette reprirent ensemble le chemin de la maison, le cœur joyeux. Et, s’ils ne sont pas morts, ils vivent encore à l’heure qu’il est.

1 commentaire:

  1. Le soleil inonde la plaine toulousaine, la chaleur commence tranquillement à s'installer.
    Encore une proposition de "contage" en scène ouverte. Sans cachet, sans monnaie sonnante et trébuchante à mettre dans sa bourse en repartant.
    Pas plus de 10 mn accordées à chaque conteur, et 140 kms de voyage.
    Pas d'heure prévue pour me conterie, peut-être même dans la nuit m'a-t-on dit, car les candidats sont nombreux.
    C'est ça le quotidien d'un conteur, du temps, de l'argent à investir mais rien en retour.
    A quand une scène ouverte des plombiers ? Chacun aurait 10mn pour colmater une fuite et montrer l'excellence de son travail. Il pourrait ensuite espérer qu'un employeur l'ait remarqué et l'embauche.
    Alors pour chasser la noirceur de mon esprit je me suis récitée ces quelques vers de Rimbauld :
    " J'ai tendu des cordes de fenêtres à fenêtres
    Des guirlandes de clochers à clochers,
    Des chaînes d'or d'étoiles à étoiles,
    Et je danse ..."

    A tous une bonne fin de semaine.

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