lundi 31 octobre 2011

La toussaint tous nos morts, tous nos saints avec Mémé


Nous prenons les petites venelles avec la charrette des poules ,

la mémé Marie Louise a pris sa tenue noire ,sa voilette

elle m'a habillé d'une robe de laine blanche

couverte la tête de mon chapeau rouge de velours



tête tabernacle du petit Jésus,

Nous avons préparé hier,



le piquenique : le jambon en large tranche ,

le pain beurré, la bouteille de rouge,

le beau torchon pour nous faire nappe,



: "qui les aime , et les aime nous suivent" .

Nous n'oublions pas la petite bouteille d'eau bénite,

dans la vierge de Lourdes de notre dernier pèlerinage

ainsi nous bénirons nos tombes,....


Le cimetière est déjà bien fleuri,

y en a qui viennent avant,

question de ne pas faire partie des qu'en dira-t-on :

" tu te rends comptes la Gisèle n'a pas encore fleuri".

Non parce que cela se répercute à l'église , au marché,

et le village est au parfum que l'on économise

sur le cadeaux aux morts :

"être négligent à cet endroit là , cette fête là !".

La fenêtre à tous les poilus de 1

est déjà avec ses petits bouquets

eux , c'est toujours ainsi

ils y ont droit en premier ,

toujours les premiers à être bénis , fleuris.




Voici le grand carré de nos morts.

Il y a huit jours, plutôt, nous sommes passées

faire la toilette des pots d'automne

lustrer les marbres , la bavette au vieux ciment

de nos très anciens,

un chrysanthème à celui que l'on ne visite plus :



"ils sont partis à la ville et ne redescendent plus"

alors comme à la table : l'assiette pour le voyageur,

le chrysanthème pour le mort orphelin
*

nous contons avec nos rosaires au lieu de la prière,

nous nous adressons à chacun,



j'aime écouter la mémé dans ses adresses ,

c'est à ce moment là que l'on a sorti le piquenique

que nous nous asseyons , qu'on y va du couteau

du jambon et on trinque avec eux

nous buvons avec le sang du christ



Nous terminons la cérémonie des chrysanthèmes

par les prières

recueillies en nous même et nos secrets d'amour,

les larmes coulent, nous libèrent de la douleur de leurs manques.




Dans le silence, nous reprenons la route nous passons par la grande rue.


Nous finissons par la messe en ayant laissé la charrette chez le boulanger

que nous reprendrons à la sortie en même tant que les grosses miches,



la maison est pleine, les bordelais sont là , ceux de Nantes.

Les farcis sont prés, les tartes, les "mojettes"
( haricots blancs appelé ainsi en Charentes -Poitou)

mijotent, les deux poulets sont au four.

Mémé me sert la main ,

nous sommes heureuses et fières de nous,

nous fêtons nos morts nos saints,

c'est la fête , c'est gai,



nous sentons qu'ils sont prés de nous ,

ils nous ont suivi,

nous les sentons virevoltant autour de nous,

c'est une joie céleste.

Je suis à eux toutes la journée.

grand sourire complice avec Mémé Marie Louise.

DE Frankie - Françoise



Belle fête chez vous.

6 commentaires:

  1. Avec toi et toutes les Mémé que nous aimons, leur dire, leur prouver tant que qu'elles sont encore là pour partager le jambon.

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  2. merci Manouche,
    tu as rendue vivante mon évocation de ma Mémé marie louise je voulais transmettre l'éternité d'un amour,
    un retour suffit pour le valider merci d'avoir lu avec ton coeur ouverte
    à toutes mami celles vrais et toutes autres qui furent nos souveraines abuelita s'ouvre la Reine
    je t'embrasse

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  3. oh! comme c'est beau et vivant!
    moi aussi j'avais une Mémé que j'adorais , je sais qu'elle rigole , de là-haut, de me voir vivre et faire toutes mes bêtises!
    après l'école, en hiver , elle nous gardais chez elle et on réchauffait nos pieds sur la porte du four à feu continu , ouverte pour l'occasion, en grignotant des tartines de sardines pain beurré.
    Le cimetière où elle est endormie est trop loin d'ici, mais Papa et maman font pimpante la place familiale, ayant souci du fleurissement campagnard . Même qu'en allant astiquer l'endroit,il y a un mis et demi , Papa s'est emmêlé les pieds sur des pierres bancales et s'est retrouvé roulé-boulé , assommé dans l'allée! ça l'a fait rire après coup : " Tu te rends compte! c'est pas malin d'aller au cimetière visiter ses défunts en bonne courtoisie et de presque y rester estourbi avant l'heure!"

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  4. merci de ton petit commentaire et de ton histoire de tes grands parents
    la mémé est partie et j'ai refait le chemin gros bisous

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  5. Belle célébration pour ceux qui nous ont quittés.

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