jeudi 14 décembre 2017

Le bout deuxiéme acte



Le premier acte est : « Le plongeon ».
Je vous le saisirai dans mon monastère  fin décembre ;  une commande de scénarii d’histoires courtes vient de fleurir sur mon écritoire.
Contexte
Les personnages les mêmes. Inès, et  Estéban.
La raison de sauter : la même.
Comme un film qui part en arrière.
La fin se tourne. Et reprise un peu plus haut que la fin du premier texte  pour une autre fin.
La transformation : effet de cause non freudienne mais A M je cite après ma lecture.
-« un endroit qui est bien : « IO mètres : c’est la hauteur de l’immeuble de ma Mémé. »
- Je pense au suicide ».
Le Bout
Ils n’ont pas sauté.
Estéban hurle. C’est le cri de la femme du peuple dans
 « La chevauchée sur le lac de Constance » de Peter Hankle ».
De chaque plan vertical de la piscine de Trousse chemises aux Baleines, son cri a "reverbé".
La suite  est sur le plongeoir.  Une situation qui pourrait se passer comme si l’un et l’autre étaient assis dans deux fauteuils de conversation d’un salon du 18eme.
Estéban  serrant fort Inès dans ses bras
Nous venons de nous embrasser. Nous avons autre chose à vivre que ce suicide organisé. Dix mètres la hauteur de l’immeuble de ta Mémé. Pas le « splach », le crash.
Inès
C’est payé si peu cher que c’est pas compliqué !
Estéban
Nous ne serons pas le bétail pub du James Dean customisé. Nous ne valons rien pour ces publicitaires.
Dans le temps mon géniteur et génitrice  disaient : çà vaut pas trois kopecks, çà va nous causer des milliers de kopecks  d’ennui. C’est à ce prix qu’ils m’ont vendu à mes parents d’aujourd’hui. Ils étaient venus du bout du monde pour me cueillir, recueillir fleur exotique mâle poussé dans un champ de cactus humains. Ils avaient si peu à manger que de se remplir le ventre était leur unique émotion. Satisfaction. Le reste des dégâts collatéraux.
Sur le plongeoir Estéban allait et venait.
Partout l’équipe n amont de la compétition, avait installé des micros. Ils avaient loisirs de choisir la conversation marchande.
Estéban semblait aller jusqu’au bout de la limite de la "basculade" dans le vide.
Estéban
Sur le bout du bout du vide. Je vais.         A  reculons,  je continuerai l’écheveau de ma palabre. Je veux garder dans chaque pore de ma peau cette sensation de « l’emplissement » des mains et du corps de ma maman venue me chercher au bout du monde.
Je casserai ma tirelire, tu iras au bout,  du bout du Monde de ton père, là où sa sorcière de femme a interdit,  en ponctuation dans votre vie : votre Mémé. En courbant l’échine,  il « irrespecte » toutes les femmes, il vous ampute de votre part d’Enfance. Je sais dans ma chair comment çà chante la nuit, à la croche prés.
Inès
C’est mon père.
Estéban
T’as vu depuis 8 ans, ton anniversaire,  de quoi s’appela la Tendresse ? Je t’aime Inès. Ton audace m’a tiré sous la table de la cantine,  tu m’as offert tes lèvres.  Tu as après  chanté en faisant une chorégraphie  dans la coure d’école : je suis une Femme, une Femme, une Femme. Ce trouble inconnu ne m’a jamais abandonné. J’ai tout observé, silencieux. Tu t’abîmes.
Il désigne l’espace entre le plongeoir et la surface de l’eau.
Ce vide est l’espace entre les mots, c’est le creux que mes parents du bout du monde ont installé en moi comme un tabernacle des chrétiens à leur église. Longtemps mes mots étaient collés .
« Echolalique » : ils disaient les toubibs. Une orthophoniste a compris. J’ai  pu mettre du silence, du blanc entre les mots.

Inès pleure, lui prend la main, le berce, ils sautent sur le plongeoir qui rebondit comme un ventre qui rit.
La lumière de l’ascenseur clignote. Estéban entend Milles Davis à la trompette dans le film de Louis Malle« Ascenseur pour l’échafaud ». Il se bouche bouche les oreilles.
Les organisateurs arrivent. Ils mettent sur la bouche d’Estéban une muselière à mots sorte de filet aussi fin que ceux installés  dans les cerisiers au printemps.  Protection des  cerises aux oiseaux.
Ils tendent deux enveloppes. Inès, Estéban les ouvrent. 100 dollars dans chacune.
Inès est subjuguée, elle réalise qu’à la parole juste pousse des fruits.
Une buée d’applaudissement.

Dans le jury « Nouvelle vagues »  ces deux là seront sculptés à l’effigie du « Non panurgisme »
Estéban
On va où pour Noël ?
Inès
Mémé dans quelques jours pourra sortir de sa chambre aseptisée. Faire le tour des couloirs du secteur Myosotis 4 : c’est son bout du monde. Avec elle  nous marcherons,  pas à pas, la main dans ses mains, dans le jardin de son corps, ses cellules « immunité »reconquises.  Banquise  fondue végétation repousse.
Temps
Estéban, quel bout, en train,  de la vie,  nous sommes sur ce « plongeon ». Chaque Bout du monde a son secret, son enclave mystère est rieuse. Nous portons chacun l’avenir d’une nouvelle illusion.
Fin
Map's Monde
Sous la direction artistique de A M
Le retour sur cette écriture n’a pas encore était fait
à cette heure.

premier acte en janvier.



 Bonne lecture



11 commentaires:

  1. « Il désigne l’espace entre le plongeoir et la surface de l’eau.
    Ce vide est l’espace entre les mots, c’est le creux que mes parents du bout du monde ont installé en moi comme un tabernacle des chrétiens à leur église. Longtemps mes mots étaient collés « écholalique » ils disaient les toubibs. Une orthophoniste a compris. J’ai pu mettre du silence, du blanc entre les mots. »

    Ah chère Frankie, le VIDE ! Vous avez bien vu l’essentiel : le sens est toujours au-delà des mots, il est dans le vide qui sépare les mots, ou si l’on veut qui les lie dans un sens impossible à énoncer mot-à-mot.
    Nous ne pensons pas en accrochant des mots les une aux autres comme des wagons pour fabriquer le train. Jankélévitch parle de ce je-ne-sais-quoi qui émane de la phrase et que seuls les intuitifs perçoivent. Plus simplement, quand on demandait à Furtwängler ce qui le différenciait des autres chefs d’orchestres, il répondait : « Les autres jouent les notes. Moi je joue ce qu’il y a entre les notes »
    … Quant à dire si ce sont nos parents qui ont instauré ce vide, je ne sais. C’est peut-être trop lacanien pour que je me risque à interpréter…
    Je vous embrasse, chère Frankie
    Jean-Pierre

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  2. merci très cher jean Pierre. Merci quelque chose de fontdamentale est énoncé et cela me satisfait ce que vous écrivez
    c'est si compliqué de transmettre du sens
    belle journée, le soelil se léve j'aperçois les lumières jaunes annonçant le soleil du jour

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  3. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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  5. "L'avenir d'une nouvelle illusion", utopie qui nous invite à avancer ...

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    1. oui ma très chére Manouche,
      la vie méne un train d'enfer vers les catacombes alors tenons là tendrement de nos intuition intelligence et ton humour et çà tu sais si bien faire.
      il se peut que j'ai les ingrédient d'une nouvelle équipe conceptuelle pour youtubepeut-être te convierai-je à quelques coups d'oeil et trace de ton humour,
      mais j'ai trouvé laissons voir le temps

      bien des bises
      grande Dame, belles choses pour toi pour ses fêtes

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  6. Frankie le vide me parait bien profond et pour la vertigineuse que je suis même parfois effrayant... tu vas le remplir de tes mots qui suggèrent tant d'émotions
    Bon séjour en Bretagne riche en ressourcement

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    1. trés chére josette , merci d'être montée sur le plongeoir.
      et je sais ton sens du vertige , et la profondeur de tes lectures.
      Une valse de Vienne sur france Musique , je te l'envoie et aussi bonne vacances
      merci de ta lecture.

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  7. C'est un texte "méli-mélo" et parfois un peu "foutraque" mais c'est aussi ce qui me le fait apprécier car il m'arrive de l'être aussi! "Nous portons chacun l'avenir d'une nouvelle illusion" est cruel de vérité! Un seul désaccord: "Ascenseur pour l'échafaud" n'est pas de Jean-Luc Godard mais de Louis Malle mais cela n'a aucune importance sur le son de la trompette à Miles!

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    1. Cher Alezandro, oui je ne suis pas sans ignorer que c'est comme vous dites "foutraque". je viens de faire la modif sur la citation cinématographique.

      la trompette de Miles n'est-ce pas !

      le billet de la citation de jean pierre hammel de flaubert aujourd'hui Flaubert et la B^étise est à crier de sens !

      et pourtant

      la jauge a progressé pas dans le bon sens .
      très cordialement Alezandro
      et merci d'être venu faire un tour par chez Map's Monde (lol)

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